Le Plateau
Paris

© Stéphanie Cherpin

Stéphanie Cherpin

Vernissage mercredi 01.02.23, 19h–21h

 

Néoténie, 2023

 

« Réutilisant ses anciennes sculptures comme matière première, Stéphanie Cherpin s’adapte au morcellement de notre réalité : elle garde et triture des petits morceaux, donne, récupère, collabore, dépèce, parfois désosse et bouture ; c’est brutal, parfois violent. Restaurer, recoudre, en découdre. Pas grave si tout brûle, le sacré est ailleurs. Teintées d’une poétique de la cassure et de la bifurcation, ses œuvres portent du chaos en elles. Comme l’artiste, elles prennent la route. Avec tendresse et férocité, sa sculpture devient une barricade, un abri de survie. Dans cette TAZ- zone autonome temporaire, une joyeuse émeute se prépare. Assemblages à la fois rapiécés et élégants, bruts et charmants. Pour pièces. Faut que ça vive ! Stéphanie Cherpin chamanise les objets traversés par l’énergie de l’improvisation. Telles des compositions musicales, ce sont des réalités fragmentées, hybrides, parfois menaçantes. Selon le contexte, les œuvres changent d’apparence, elles se dépouillent et mutent en fonction de la situation. Si une oeuvre n’est que balbutiement, elle contient toutes les langues : ce sont des recycleuses, des barbares, des chamanes, des vagabondes qui poussent et repoussent les limites, avec lesquelles on résiste. Des survivantes. »

Marianne Derrien, texte pour l’exposition Corbeau-chien de Stéphanie Cherpin (du 11.11 au 31.12.22 chez art-cade à Marseille).