Commissariat : Eric Corne
Le terme « maquis » est à entendre dans son sens métaphorique : un territoire aux contours mouvants dans lequel les artistes développent leur expérience intime et historique du temps et de l’espace ; un lieu où les notions de traces, de passages sont sans cesse à redéfinir ; un espace de résistance où chacun élabore sa « stratégie ».
Liste des artistes :
Gary Hill
La vidéo Accordions (The Belsunce recordings, July 2001) a été réalisée en 2001 à Belsunce, quartier populaire de Marseille dans lequel se côtoient différentes communautés.
Les cinq projections simultanées de ce travail font apparaître et disparaître des visages anonymes à une cadence syncopée amplifiée par une « bande son » (des voix tremblées) qui accompagne la disparition du visage. Le temps de réception du visiteur, ainsi que celui d’une possible rencontre avec l’autre, est bousculé.
Julije Knifer
Une peinture murale, des dessins et des peintures rythment les espaces du Plateau.
Depuis la fin des années 50, cet artiste développe un travail pictural abstrait qui confronte le noir et le blanc et explore la notion de méandre : symbole de la ligne du temps dont chaque séquence symbolise un rythme particulier. Ces variations sans fin, lignes courantes qui progressent en formant des angles droits, ont un réel pouvoir hypnotique sur le spectateur.
Fiorenza Menini
Retrospectiva est une performance réalisée le soir du vernissage : soit le tournage d’un film en temps réel, une prise d’images en continu, sans passer par le cut ou l’ellipse. Ici la caméra n’est pas uniquement présente pour garder une trace de l’action : elle fait partie intégrante du dispositif de la performance et rend possible ce lien fragile entre le temps direct de l’action et le temps différé de la vidéo projection.
En dehors de ce temps de performance, le visiteur découvre une installation – type salle d’attente – espace dans lequel les performeurs ont évolué.
Yvan Salomone
Cet artiste s’attache à peindre des zones portuaires, industrielles, à connotations militaires sans présence humaine. Organisées en longs panoramas, ses aquarelles sont régies par un strict protocole de réalisation dans lequel le temps induit la prise de contact avec la réalité : une aquarelle par semaine.
Ces aquarelles qui se développent dans la sérialité donnent à voir des paysages dans lesquels le temps semble suspendu.
Paola Yacoub Michel Lasserre
Ces deux artistes ont exposé un travail réalisé au Sud-Liban, qui porte sur l’expressivité du territoire, les changements d’aspect des lieux à travers les faits historiques contemporains. Développé à partir de textes, de photographies, de rencontres et de discussions, cette œuvre interroge l’histoire des lieux entre deux frontières, l’immédiateté des circulations humaines et invite le spectateur à réfléchir à l’historicité des faits actuels.
Au cours de rencontres avec les habitants du quartier du Plateau, Paola Yacoub et Michel Lasserre ont relevé les circulations transversales et locales à proximité du centre d’art et ont esquissé une « reconnaissance des enjeux de l’expressivité du voisinage ».