Bruno Botella
Los huevos de la noche II
21.02.19 à 19h30
(…) Ébloui par le faisceau d’un projecteur installé juste au dessus de ton pubis, c’est cette lotion gluante et visqueuse, à la base pour accoucher les vaches, que tu malaxes et que tu étires sur ton ventre pour te protéger les yeux et voir.
– Inhale, inhale, inhale
Ce que tu pétries-là est un écran où filtrent les images, un court instant seulement — car le liquide blanchâtre et translucide file entre tes doigts sans arrêt.
– Poule mouillée
Un ruban instable et clignotant, comme tu le racles, comme tu l’étires et comme tu le roules, il passe du voile au fil d’araignée. Les mains dégoulinantes, tu essaies de le rattraper et tu tâtonnes de sorte que le film s’interrompe, saute et t’aveugle à nouveau.
– Inhale, inhale, inhale
(…)